CSTL en ligne 4 et 5 février 2021 : La RSE – Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le Transport-Logistique, contraintes ou opportunités ?

RSE, parties prenante et matrice de matérialité

Après une présentation des grands principes et enjeux de la RSE*, Julien Darthout, Délégué Général du Club Déméter a pu aborder le contenu du référentiel RSE et ses différents champs d'application.

*Pour rappel « la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) représente l’intégration, dans le monde de l’entreprise, des principes du développement durable et de ses trois piliers : environnement, social, économie. Telle que définie dans des standards internationaux, la RSE est composée de sept champs d’action : gouvernance, droits de l’Homme, social, environnement, loyauté des pratiques, enjeux liés aux clients / consommateurs, développement des territoires »

Mr Darthout a aussi situé le rôle essentiel des "Parties Prenantes" à l’entreprise, c’est-à-dire les acteurs envers lesquels l’entreprise a des obligations légales, contractuelles, financières et réglementaire : collaborateurs, fournisseurs, actionnaires, clients, pouvoirs publics, collectivités locales, ONG, organisations professionnelles...etc, qui interagissent avec l’entreprise et ont des attentes vis-à-vis de celle-ci.

S'en est suivie une présentation de la « matrice de matérialité » : un outil qui vise à identifier et hiérarchiser les attentes des parties prenantes afin de prendre en compte les enjeux prioritaires RSE à intégrer dans son plan de développement et d’en évaluer les impacts. 

Cette première intervention a permis d’établir le socle de connaissance et de références communes, utiles à la bonne compréhension des autres interventions basées cette fois sur la présentation des enjeux spécifiques à chacune des activités, qu'il s’agisse de gestionnaires d’entrepôts comme le groupe SEGRO, de prestataires de transport comme DB Schenker ou de prestataires logistiques comme FM Logistic

Retour sur l’intervention de Quentin Liu, Senior Property Manager, Groupe SEGRO

Quentin Liu a exposé comment la RSE constitue un enjeu majeur dans l'activité d'un gestionnaire d'entrepôts. En effet les entrepôts d’aujourd’hui doivent assurer performance énergétique des bâtiments, matériaux recyclables, énergies renouvelables et choix du lieu d’implantation réunissant l’ensemble des facteurs déterminants pour l’optimisation de leurs flux de mobilité, qu’il s’agisse des salariés, de clients, des visiteurs ou des partenaires.

Les bâtiments logistiques en plus de correspondre aux normes environnementales de dernière génération, sont désormais le plus souvent accompagnés de prestations ou d’offres qui prennent en compte le développement durable, (entretiens des espaces verts via le pâturage ou l’implantation de ruches) et la question du "bien être au travail" (conciergerie, autopartage, proposition de location de voiture ou de vélo, proposition de restauration livrée sur site).
Toutes ces prestations deviennent des éléments clefs de la démarche RSE renforçant l’attractivité des entreprises et l’adhésion des salariés, des clients et des prestataires.

 Paris Air² : entrepôt Segro à double étage situé dans le port de Gennevilliers

Retour sur l' intervention de Tariel Chamerois, Président de la Commission Développement Durable de l'Union TLF​, Directeur RSE, Développement Durable, Environnement​ & Livraison Urbaine DB Schenker France & Maghreb

Tariel Chamerois a lui aussi fait part de son expérience dans la mise en œuvre de la RSE chez DB Schenker avec un focus particulier sur l’engagement de DB Schenker en matière d’actions environnementales visant les économies de ressources naturelles. 
DB Schenker a pour objectif de réduire les émissions carbone provenant de ses bâtiments et de ses activités de transport et compte atteindre la neutralité carbone pour 2050.

DB Schenker s’est engagé dans le programme Objectif CO2, charte d’engagements volontaires de réduction des émissions de Gaz à Effets de Serre (GES), associée à une démarche de labellisation, devenu un référentiel pour les transporteurs.

La réduction des émissions de CO2 passe par l’utilisation d’une flotte de véhicules à la technologie avancée, la formation de conducteur à l’Eco conduite, le suivi et l'optimisation des transports notamment grâce au multimodal, et la mesure régulière des indicateurs de performance liés au développement durable en interne comme chez les clients ou les prestataires.

Pour réduire son impact environnemental, DB Schenker mise aussi sur la multiplication des modes de livraisons les plus adaptés aux marchandises et aux zones géographiques à couvrir : vélo cargo à assistance, véhicules hybrides, véhicules électriques, véhicules au gaz. Comme il l'aurait fait pour ses clients, Mr Chamerois a proposé aux participants de faire quelques simulations pour calculer les émissions de carbone liées au transport de marchandises avec l'outil EcoTransIT.

Calculez vos émissions grâce au calculateur  EcoTransIT, en fonction du type de transport.

Focus sur le transport aérien

Avec un peu plus de 11 % des émissions de CO2  (Source : AIE, 2020 ), le transport aérien  (passager + fret) est au coeur des préoccupations environnementales.

En 2019 un premier vol de fret neutre en CO2 a été rendu possible grâce à une coopération entre DB Schenker et Lufthansa Cargo, ce vol Francfort - Shangaï - Francfort a été réalisé avec un avion fonctionnant avec un carburant aéronautique durable (SAF), soit un kérosène synthétique, produit principalement à partir de la biomasse. Cette technologie pourrait à terme devenir une technologie de remplacement pour toute l 'aviation.

Retour sur l’intervention de Charlotte Migne, directrice du développement durable chez FM Logistic

L'engagement dans la mise en place de la démarche RSE, et les résultats obtenus par FM Logistic ont été récompensés par "LE PRIX SPÉCIAL DU JURY AUX TROPHÉES DÉFIS RSE 2019" (Les trophées Défis RSE récompensent chaque année les entreprises qui innovent et agissent pour avoir un impact positif sur la société.)

Emploi, santé, formation, émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’air : l’entreprise utilise la RSE comme levier de performance et analyse en permanence les effets de l’activité de FM Logistic sur son écosystème. Elle reconvertit ou se dote d'équipements visant de meilleures performances environnementales qu'il s'agisse des bâtiments ou des véhicules, ou des carburants. 

"Pour mesurer la performance de la logistique, les indicateurs financiers ne suffisent pas"

explique Charlotte Migne. Il faut aussi prendre en compte les indicateurs de durabilité. L’ensemble des opérations assurées sur les flux physiques de marchandises, notamment : le transport, le stockage, l’entreposage, la manutention et l’emballage, ainsi que les flux d’informations qui leurs sont associés, doivent être intégrés à la démarche RSE.

La RSE – Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le Transport-Logistique, se révèle être une contrainte mais surtout une opportunité pour préparer la société et les acteurs économiques aux transitions en cours (numérique, écologique, énergétique).