Emploi, Innovation, Prospective et innovation, Transport
L’évolution des emplois, métiers et compétences dans la branche du transport urbain de voyageurs
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Ce travail s’est fixé comme objectifs de :
- Recenser et cartographier les métiers principaux de la branche
- Etablir un diagnostic et caractériser les évolutions des principaux métiers et compétences
- Identifier et quantifier les besoins en formation
- Evaluer l’offre de formation existante
Plusieurs facteurs d’évolution des emplois et des métiers ont été relevés par l’étude :
- La transition écologique qui vise l’adaptation du parc de véhicules et la lutte contre « l’autosolisme », c’est-à-dire le fait de circuler seul dans son véhicule
- Le développement de l’intermodalité, de nature à produire un impact sur les infrastructures comme sur les plateformes d’information et billettiques
- Des facteurs sociaux ayant trait à l’évolution des comportements sociétaux, à la volonté d’intégrer de nouveaux publics (personnes à mobilité réduite etc.), à l’évolution des habitudes de communication et à la demande de mobilité des salariés
- La multiplication et la diversification des enjeux de sécurité et de sûreté
- Le développement du transport urbain intelligent qui s’accompagne d’innovations sur les capteurs, la géolocalisation, la « maintenance augmentée »1 et l’open data entre autres.
- L’évolution de l’environnement économique (restrictions budgétaires, concurrence)
- L’évolution du cadre réglementaire et concurrentiel
- L’émergence du véhicule autonome qui affectera tant le métier du conducteur que la maintenance des technologies à l’œuvre ou encore les infrastructures.
Afin de renseigner sur les évolutions quantitatives attendues, l’étude s’appuie sur une méthodologie conjuguée en 4 étapes :
- Evaluation de l’évolution de l’activité
- Evaluation des besoins en effectifs par famille de métiers
- Evaluation de l’évolution des effectifs actuels
- Evaluation des besoins en recrutement
Chacune de ces évaluations est déclinée selon 3 scenarios, suivant des hypothèses de croissance allant crescendo (scénario bas, scénario moyen et scénario haut).
Sur les besoins en effectifs, les principaux résultats de l’étude font apparaître :
- Un recul de la part des conducteurs dans les effectifs de l’entreprise, laquelle devrait passer de 65 % en 2016 à 59 % en 2026, en raison notamment de l’innovation technologique
- Un léger recul de la part des métiers de la maintenance au profit des métiers de la sûreté et QHSE2
- Un doublement de la part des métiers systèmes d’information qui devrait passer à 5%.
S’agissant des besoins en recrutement, il faut retenir que :
- Quel que soit le scénario envisagé, les besoins en recrutement devraient être importants d’ici à 2026, en raison notamment des nombreux départs à la retraite prévisibles
- Le principal poste de recrutement visera les conducteurs
- Les métiers de la vérification et de la régulation constitueront le deuxième poste de recrutement en raison de la complexification de la gestion du trafic et du besoin croissant de lutter contre la fraude
Du point de vue de l’évolution qualitative des métiers, on retiendra que :
- Les métiers de la sûreté et de QHSE devront faire face à de nouvelles problématiques liées à la sûreté tout en développant davantage le sens du service client
- Les métiers de l’exploitation devront tout en développant le sens du service, être capables de traiter un nombre croissant d’informations nécessitant de maîtriser des outils numériques de plus en plus complexes
- Les conducteurs devront développer le sens du service, de la relation client et de la polyvalence (ex. conduite de divers types de véhicules)
- Les métiers de la maintenance seront appelés à poursuivre le développement des compétences en électricité et en électronique et participer pleinement aux activités de maintenance préventive
- Le mécanicien du parc roulant sera logiquement appelé à maîtriser les outils informatiques pertinents dans un cadre de maintenance connectée
Au final, l’étude a repéré 4 enjeux auxquels font face les métiers de la branche, en soulignant qu’il faut :
- Faire face aux besoins en recrutement en renforçant tant l’attractivité que la visibilité des métiers
- Accompagner les métiers de la maintenance dans la branche vers une meilleure adéquation avec les nouveaux matériels et les nouvelles logiques de management
- Accompagner les métiers dans leur appropriation d’un contexte de digitalisation accrue
- Accompagner l’ensemble des métiers dans le sens du développement de la relation client
L’étude préconise 3 séries d’actions :
- Des actions de mobilité et de classifications (offres de parcours de formation modulaires, passerelles entre métiers, mise en cohérence de la classification des emplois de la branche avec la réalité des métiers d’aujourd’hui et de demain)
- Des actions de communication destinées à mieux faire connaître les métiers (kit de communication, fiches métiers, guides pratiques, recours aux réseaux sociaux, création d’un site web de la branche)
- Des actions de formation passant notamment par :
- L’inclusion de l’offre de formation dans un « catalogue dynamique de branche »
- La création d’un CQP3 pour les métiers de la maintenance, et d’un autre CQP pour le conducteur de tramway
- Des actions de lobbying destinées à faire évoluer les FIMO et FCO
- La création d’un Serious Game mettant en jeu les bonnes pratiques dans la relation client
1 Il s’agit ici d’une maintenance assistée par ordinateur, consistant à superposer à des images réelles d’autres éléments (sons, images 2D ou 3D, vidéos etc.) calculés par un système informatique en temps réel.
2 Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement
3 Certificat de Qualification Professionnelle, délivré par la branche professionnelle.