Environnement et Développement Durable, Prospective et innovation

Un procédé pour produire un kérosène plus "propre"

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La société française Khimod (Groupe Alcen), spécialisée dans la mise au point de réacteurs-échangeurs, a annoncé le 4 mai dernier les résultats d’une expérimentation menée en partenariat avec le CEA Liten*, à Grenoble. Elle a réussi à mettre au point un procédé de production de kérosène à partir de CO2 et d'hydrogène, avec une efficacité de 45%, proche du maximum théorique (environ 50%). Cette production d’un carburant de synthèse pourrait être une solution pour un transport aérien plus vert, une des conditions pour relancer une filière aujourd’hui à l’arrêt.

Leur technique s’appuie sur le procédé de conversion du CO2 pour la production d’hydrocarbures, dit "Fischer-Tropsch" ** qui consiste à convertir, à l’aide de catalyseurs (ici du fer), du monoxyde de carbone (CO) avec de l’hydrogène (H2) en hydrocarbures de différents niveaux de complexité (ici production de chaînes carbonées de type C10 à C12 pour produire du kérosène). La prouesse réside dans la mise au point d’un réacteur-échangeur qui permet de contrôler finement les conditions thermiques du procédé et un niveau de sélectivité jamais atteint jusque-là.

Selon Khimod, cette solution pourrait permettre de produire un carburant de synthèse en grande quantité d’ici 2025. Cet additif pourrait être intégré dans un premier temps à hauteur de 10% à 50% dans les carburants qui alimentent la plupart des avions, ce qui permettrait de diminuer significativement les émissions du transport aérien sans à avoir à modifier leurs moteurs.

Afin de réduire l’empreinte carbone, l’entreprise espère capter le CO2 de produit par les industries. C’est la raison pour laquelle elle expérimente, en parallèle, le réacteur sur le site de Fos-sur-Mer dans le cadre du projet "Power-to-Gaz" Jupiter 1000 afin de produire du méthane de synthèse.

 

*Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies nouvelles et les Nanomatériaux (LITEN) : Institut de recherche européen

**du nom de deux chercheurs allemands qui ont breveté l’invention