Environnement et Développement Durable, Prospective et innovation, Transport
Lab Transport - Juin 2021
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Quelle est la part de responsabilité actuelle du transport aérien dans le réchauffement climatique ?
Selon l’IATA (Association du transport aérien international), le transport aérien représenterait 1% du fret commercial mondial en volume et 35% en termes de valeurs de bien transportés.
La contribution du transport aérien au réchauffement climatique est principalement due à deux facteurs : la vapeur d’eau résultant des traînées blanches de condensation qui entraîne l’apparition de nuages cirrus qui réchauffent la surface de la Terre, et le rejet en altitude d’oxyde d’azote par les réacteurs qui augmente la concentration d’ozone et de méthane, deux puissants gaz à effet de serre.
Quelles solutions innovantes sont mises en place aujourd’hui pour réduire l’empreinte carbone du transport aérien ?
Les biocarburants
L’utilisation de biocarburants est aujourd’hui très limitée et les premiers essais commencent à être menés. Aussi appelés SAF (Substainable Aviation Fuel), ils vont notamment se généraliser pour donner suite à la publication de la feuille de route française pour le déploiement des biocarburants aéronautiques durables, certifiés et d’origine spécifique : algues, biodéchets, fraction de biomasse, huile de cuisson ou graisses animales.
Le renouvellement des flottes
Les progrès accomplis en matière de motorisation, d’aérodynamisme, et d’utilisation de matériaux (composites) permettent aux avions de dernière génération de consommer moins de carburant. Cela a donc un impact fortement positif sur le rejet de polluants dans l’atmosphère par le transport aérien. Air-France-KLM a notamment remplacé ses avions destinés aux long-courriers par des Airbus A350 ou des Boeing 787 permettant de consommer 20% à 25% de carburant en moins par siège par rapport aux A380.
Logiciels embarqués et systèmes avioniques
Les avions commerciaux sont équipés de systèmes de gestion de vols (FMS – Flight Management System) afin de fournir aux pilotes des informations sur la navigation, la trajectoire, le plan de vol, et la consommation de carburant. De nouveaux logiciels sont développés pour optimiser la trajectoire de l’avion et réduire la consommation de carburant. C’est le cas du nouveau système de gestion de vol PureFlyt, conçu pour permettre aux pilotes de focaliser leur attention sur des éléments plus critiques en phases d’approche et de décollage. Cette solution entraîne une réduction de 3 à 4% d’émissions de CO2 par rapport à un avion équipé d’un système de gestion de vol classique.
Quelles sont les innovations potentielles pour permettre de décarboner le secteur dans les années à venir ?
L’Hydrogène
L’hydrogène, privilégié par de nombreux constructeurs pour réduire l’impact environnemental du transport aérien, est une technologie très prometteuse. En septembre 2020, Airbus avait annoncé la volonté de développer un avion fonctionnant à 100% à l’hydrogène à l’horizon 2035. Trois concepts préliminaires d’avions ont déjà été dévoilés par le constructeur : un avion équipé de turboréacteurs, un autre équipé de turbopropulseurs, et un concept d’aile volante. Celle-ci offre un espace de stockage plus important et permet de réduire le rejet de CO2 dans l’atmosphère.
L’Electrique
Le principal frein au développement d’avions de ligne électriques est la faible densité énergétique des batteries ainsi que leur poids. Cependant, cette technologie est viable pour l’aviation de loisir qui propose déjà des aéronefs équipés de motorisation complétement électriques. La société MagniX a réalisé en 2019 le premier vol à vocation commerciale avec un aéronef électrique.
Quelles autres alternatives à l’avion existent pour redresser le bilan carbone du transport aérien ?
Le dirigeable
Longtemps mis de côté, le dirigeable fait son retour avec un bilan carbone inférieur à celui de l’avion dans le cadre de transport de charges lourdes et permet de transporter des marchandises sans rupture de charge. La société française Flying Whales est à un stade avancé de conception de son dirigeable LCA60T : mesurant 150 mètres de long, il est destiné au transport de fret et est équipé de 7 points de propulsions hybrides électriques pour un rayon d’action de 1000 km et une vitesse de croisière de 100 km/h.
Les drones
Initialement destiné à un usage militaire, le drone pourrait permettre au transport aérien d’accéder à la livraison du dernier kilomètre. Les projets prévoyant cette utilisation précise du drone se multiplient. Colis Privé et Survey Copter, une filiale d’Airbus, ont analysé la viabilité économique des drones qui permettraient de réinventer la logistique de distribution, en rendant accessibles des zones reculées tout en gagnant en rapidité. La Poste avait également mené des premiers tests, après avoir reçu l’autorisation de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), afin d’implémenter une ligne de livraison par drone pour faciliter la livraison en région montagneuse.
L’innovation occupe aujourd’hui une place importante dans le secteur du transport aérien. Ces nouvelles technologies permettraient d’ouvrir la porte à un transport respectueux de l’environnement sur le long-terme.
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